l’auteur

Christian Dietrich Grabbe

Grabbe a 20 ans lorsqu’il écrit, pratiquement en quinze jours "Scherz, Satire, Ironie und tiefere Bedeutung". A coup d’impertinences, il s’est déjà fait une solide réputation d’original bravache auprès de ses professeurs et des habitants de sa petite ville de Detmold sur la Lippe. Son père, gardien de prison, fonde bien des espoirs dans ce fils doué et brillant qui vient d’entamer des études de droit à Leipzig ; lui ne rêve que Littérature, grande Littérature dont il serait l’un des portefaix. Lecteur insatiable et passionné d’histoire, à cette époque encore fervent admirateur de Shakespeare : il sera le meilleur !

Bizarrement accoutré, adepte de la démesure et des coups de gueule, il fréquente les tavernes en compagnie de la jeunesse littéraire, boit ses économies et égratigne allégrement ses contemporains, affichant une haine tenace pour la médiocrité qui lui vaudra bien des inimitiés. La courte vie de cet homme instable et déroutant se passera de périodes studieuses en périodes de bohème agitées et excessives, comme étudiant d’abord, puis comme auditeur auprès de l’administration juridique militaire, fonction subalterne qu’il exercera à son retour forcé à Detmold. C’est là qu’il mourra, à 34 ans, alcoolique, mal marié, seul et pauvre.

Grabbe écrira une douzaine de pièces, pratiquement toutes publiées de son vivant, dont seule "Don Juan et Faust" sera jouée à l’époque. Considérée aujourd’hui comme majeure, sa seule comédie "Plaisanterie, Satire, Ironie et Sens plus profond" est celle de ses œuvres la plus représentée en Allemagne.